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Les tortues mises en avant sur une aire d’autoroute

Tour du monde d’une éco-volontaire : le village des tortues à Gonfaron (5/7). Samedi 29 juillet aire de Vidauban. Les hommes en jaune sont sur leur garde et le Bison, très très futé, a annoncé une journée noire ! Des milliers et des milliers d’automobilistes prendront la route, c’est l’occasion pour les entreprises et les associations d’occuper le terrain. Le village des tortues a choisi une des aires de services les plus fréquentées du sud de la France pour se faire connaître. Je me retrouve dans un immense hall, entre un snack, un café et une maison de la presse. Au milieu du flux de bipèdes entrant assoiffés et dégoulinants de sueur après plusieurs heures de route, je suis là, assise, entourée de quatre panneaux sur la vie de madame hermann et des dangers qui la guettent. Ma mission est simple : interrompre les « juillettistes » et les « aoûtiens » dans leur course folle et leur parler de la petite tortue des Maures. Certains me prêtent une oreille attentive, la plupart des vacanciers jettent un œil furtif sur les panneaux et continuent leur route. Mon immobilité n’a d’égal que leur agitation. Et mon stand se transforme en un merveilleux poste d’observation. Le dernier week-end de juillet sur une aire d’autoroute en France, il y a un joyeux mélange des genres.
— « Regardez celui-là, on dirait Don Camillo » clame un vieux rocker tout de cuir vêtu avec des chaînes accrochées aux poches, montrant du doigt un membre du clergé. Et celui-ci, avec sa tunique tunisienne et ses babouches derniers cri, il a fière allure à côté du roi de la barbe, deux pointes d’une vingtaine de centimètres quasi perpendiculaires au menton. Puis il y a ce chat, tout hérissé, traînant sa laisse à la recherche de ses maîtres, apeuré. Les employés de l’aire de services décident finalement d’attacher l’animal à ma chaise, ne sachant que faire. Après tout, j’ai déjà sur la table une tortue empaillée, alors pourquoi pas un chat à mes pieds !
Les fins de journées sont dures, le défilé permanent des touristes finit par me faire tourner la tête. Tout le monde court, où ? Je ne sais pas… Le pire, c’est pendant les heures de pointes, à midi et vers 16 heures, lorsque les estomacs crient famine. Dans ces moments, je deviens complètement transparente aux yeux des passants trop occupés à chercher un endroit où se rassasier. Alors je plonge dans un livre et mets les voiles avec Jean-Luc Coatalem dans « La consolation des voyages », revisite l’épopée des révoltés de « la Bounty » jusqu’à Pitcairn.

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