A quelques encablures de Yangon, l’Oozie Village Ecohut offre au voyageur une expérience au coeur de la jungle birmane, parmi les éléphants. Le défi de sa fondatrice, Zabe Ho, est de construire un village éco-responsable où les éléphants vivent en liberté, tout en permettant à des familles de vivre dignement. A travers le projet L.O.V.E (Life In Oozie Village Ecohut), la communauté a eu, en 2020, la reconnaissance du Earth Hour Brilliance Award du WWF.
Les oozies et les éléphants sont liés au Myanmar
Myanmar : séjournez à l’Oozie Village Ecohut. Aujourd’hui, les éléphants du Myanmar sont en danger. Et avec leur disparition, des familles entières tombent dans la pauvreté. Ces familles sont celles de la communauté des oozies, plus connue sous le nom de mahouts en Asie. Les oozies sont les dresseurs d’éléphants. Certes, ils ont parfois mauvaise réputation, notamment en Thaïlande où l’industrie du tourisme de masse les a transformés en tortionnaires d’éléphants. Néanmoins, la compétence des Oozies du Myanmar est connue dans le monde entier. Au Myamnar, un oozie suit une formation de deux ans. C’est le minimum pour comprendre le comportement de l’animal et établir un lien de confiance avec. Le mode de vie traditionnel entre l’oozie et l’éléphant forme une fresque vivante inséparable de la culture birmane. Les éléphants, les oozies et leurs familles sont étroitement liés.
Une survie difficile dépendante d’activités destructrices
Malheureusement, l’équilibre entre les oozies, l’animal et son habitat s’est rompu. Les familles d’oozies sont obligées de pratiquer des activités néfastes pour l’environnement, juste pour survivre. La quasi-totalité des communautés locales dépende de la forêt et l’utilise de façon non appropriée : fabrication du charbon de bois, coupe de bambou et pêche non durable… De plus, ces activités, dans lesquelles les femmes sont très impliquées, ne dégagent que de très faibles revenus. Ces femmes ont pourtant la volonté de pouvoir survivre autrement, mais leur manque de formation et d’argent les enferment dans un cercle non vertueux pour l’environnement et leur indépendance.
Le projet L.O.V.E. Life In Oozie Village Ecohut
C’est alors que Zabe, ancienne guide qui parle couramment le français, a eu l’idée de monter un projet écotouristique. Son objectif est de créer un écosystème durable. Une économie locale qui réduit la dépendance des familles à des activités destructrices pour la biodiversité. Ce projet s’appelle L.O.V.E. (Life In Oozie Village Ecohut). Il propose aux voyageurs une rencontre avec les éléphants et les oozies dans une démarche éthique et responsable.
Un projet éco-touristique au coeur de la jungle
Les touristes observent des éléphants en pleine nature, dorment dans un écolodge en bambous et rencontrent les familles des villages. Ils en apprennent beaucoup sur les compétences des oozies et leur style de vie. « Nous voulons montrer à nos clients que nos oozies voient leur travail comme un engagement à long terme. Nous sommes fiers de nos oozies », insiste-t-elle. Le projet L.O.V.E. a pris place dans la réserve forestière de Bago-Yoma, près de l’hôpital des éléphants. Les installations de L.O.V.E. sont alimentées avec de l’énergie solaire, l’agriculture y est biologique et le lodge a été construit avec des matériaux locaux ; essentiellement des bambous.
Le projet L.O.V.E. pour la protection des éléphants
L’Oozie Village Ecohut offre aux écotouristes la possibilité de passer des vacances dans une installation écologique, au sein d’une forêt vierge qui abrite une population locale d’éléphants. L’écolodge, situé au coeur de la jungle, est entouré des six petits villages au sein desquels les oozies vivent avec leurs familles. Ce projet ecotouristique, avec au centre la célébration et le respect des cultures traditionnelles, renforce la valeur que la communauté porte à sa propre culture et à l’environnement.
Les revenus sont partagés entre les membres de la communauté
Le projet L.O.V.E. fournit des opportunités d’emploi aux femmes d’oozies, qui sortent ainsi de la dépendance aux activités destructrices pour la biodiversité.« Dans notre projet, tout le monde a la chance de travailler. Les revenus sont partagés. Nous avons beaucoup à offrir aux femmes locales et aux jeunes de la communauté », souligne Zabe. Et de continuer : « En augmentant l’activité économique d’Oozie village, nous pourrions améliorer la vie des familles en termes de soins, d’éducation, de conditions de vie et de stabilité financière. »
Les défis à relever pour l’Oozie Village Ecohut sont grands
L.O.V.E. a quelques sources de financement comme le Fonds danois pour les entreprises responsables, quelques dons privés, l’argent généré par l’écotourisme et la production de curcuma. Mais les défis à relever sont immenses ! L’Oozie Village reste confronté à de gros problèmes financiers et la crise du Covid n’a rien arrangé. La communauté a besoin de matériel pour pérenniser une agriculture biologique comme une clôture pour protéger les jardins contre les prédateurs.
Actuellement, la communauté ne peut plus répondre à la demande de production de poudre de curcuma car la elle ne dispose pas d’outils adaptés. En raison d’un mauvais entretien des routes, le camp n’est pas accessible toute l’année, ce qui entraîne de nombreux frais supplémentaires pour le transport.
L’Oozie Village a besoin de fonds pour l’agriculture, la santé et l’éducation
- L’Oozie Village a besoin de soutien financier pour acheter des semences, des arbres et des animaux de ferme, afin d’assurer la sécurité alimentaire de tous. Les besoins de la communauté, qui représente environ 140 personnes dont 36 enfants, sont également importants en matière de santé et d’éducation.
- La communauté manque de médicaments de base comme le paracétamol, les anti-diarrhéiques, les antibiotiques ou les anti-inflammatoires…
- L’Oozie village a également besoin de fonds pour construire des sanitaires, un incinérateur pour traiter les déchets, un système de purification de l’eau…
- Sur le plan de l’éducation, de nombreux défis sont également à relever car l’école actuelle n’est pas assez grande et il n’y a pas assez d’enseignants.