« Tout se nettoie » m’avait averti un écovolontaire slovène. Même le corail. Nous enfourchons nos vélos et partons rejoindre Rose à Corail View. J’avoue ne pas vraiment comprendre ce que je vais laver ni comment. Rose est une femme d’un âge mûr, d’origine américaine, installée à Utila depuis de nombreuses années. Dès notre arrivée au point de rendez-vous, elle nous explique avec passion sa mission. Difficile à croire, mais ce petit bout de femme s’est bel et bien mis en tête de sauver la barrière de corail ! Sans vouloir jouer les rabat-joie, on ne l’a que trop expliqué dans les différents médias, mais le corail est l’un des premiers éléments naturel vivant à subir les changements dus à la pollution. J’apprends donc qu’outre les constructions sur pilotis et les différents terrassements pour l’édification de bâtiments, le corail subit aussi les attaques des crèmes solaires et répulsifs que nous utilisons en vacances, sans parler de la destruction des récifs liée au piétinement des nageurs. Il y a quelques années, Rose a pris son courage à deux mains et a décidé de faire des greffes sur la barrière. J’avais déjà remarqué au fond de l’eau des parcs, semblables à ceux utilisés pour les huîtres, avec des morceaux de corail. Je sais maintenant à quoi ils servent. Notre travail consiste à nettoyer les jeunes greffes en arrachant les algues autour. Travail long est fastidieux en apnée la plupart du temps, mais au terme du duquel nous nous sentons plutôt détendus. Evoluer dans cet univers sous-marin parmi les poissons multicolores reste magique.
Laurence Dupont
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