Après 13 missions d’écovolontariat, Aurélie partage son expérience

Voilà plus de deux ans qu’Aurélie s’engage régulièrement dans des missions d’éco-volontariat. Après 42 semaines de bénévolat, elle partage son expérience en répondant aux questions d’éco-volonraire.com. Comment s’y prend-t-elle pour choisir les missions ? Comment partage-t-elle son temps entre engagement pour la Terre et vie professionnelle ? Rencontre avec la créatrice d’ 1 mois 1 espèce.

> Cela fait plus de deux ans que tu as lancé le projet Un mois Une espèce. Après 42 semaines de bénévolat auprès d’associations de préservation de l’environnement, quelle est ta vision de l’écovolontariat ?

Après toutes ces missions, une chose que je peux dire c’est que l’écovolontariat est varié ! A chaque mission, j’ai appris et fait de nouvelles choses. Suivi scientifique sur le terrain, sauvetage et soins d’animaux en détresse, bricolage, reforestation, sensibilisation, surveillance, visites guidées, recensement, et j’en passe. Et encore, il existe de nombreux autres types d’actions et de nombreux domaines. Je me suis contentée de faire des missions de sauvegarde de la faune sauvage, et même dans le domaine de la conservation, j’ai encore beaucoup à découvrir et à apprendre. Il y a des missions de courte durée comme d’autres qui s’étalant sur plusieurs mois. Des missions en solitaire et d’autres en grandes communautés de passionnés. Des missions près de chez nous, ou bien à l’autre bout du monde. Il y a des missions pouvant correspondre à tout le monde, à tous les caractères et à tous les goûts. Je vois l’écovolontariat comme une opportunité donnée à chacun de s’engager, de s’impliquer, d’agir, d’apprendre, de découvrir et de partager.

> Plus généralement quel est ta perception de la Terre après toutes ces missions ?

La nature est précieuse et fragile. Ces expériences m’ont fait mesurer la gravité et l’ampleur de la situation. J’ai réalisé, en observant les conséquences de mes propres yeux, le poids de l’impact humain sur les écosystèmes et la faune sauvage. Malgré tout, alors que j’avais une vision assez pessimiste au départ, toutes les personnes incroyables que j’ai rencontrées durant cette aventure me redonnent espoir : ces volontaires qui travaillent dur, parfois même en ayant payé cher pour s’investir corps et âme dans un projet simplement animés par la passion et l’esprit d’entre-aide désintéressé ; ces personnes qui consacrent leur vie entière à la protection d’une espèce et qui, à elles seules, tentent d’éviter leur extinction ; ces soigneurs qui travaillent avec acharnement pour sauver, chaque jour, de nombreux animaux victimes des activités humaines. J’ai constaté que nous sommes nombreux à nous sentir concernés et à agir à notre échelle.

> Une question qui n’est pas toujours posée, c’est celle des finances. Travailles-tu à côté pour vivre ? Essayes-tu de baisser le coût des missions ? Si oui, comment fais-tu ?

Je suis auto-entrepreneur, ce qui me donne l’avantage, en plus de pouvoir travailler depuis n’importe où, de gérer ma quantité et mon temps de travail comme je le souhaite, cela me donne une grande flexibilité. Rien ne m’empêche, par exemple, de travailler tout en étant en mission, le soir après les heures de bénévolat ou pendant les jours de repos. Je fais le choix de travailler peu afin d’avoir du temps à consacrer à l’éco-volontariat. Bien évidemment, cela implique des revenus modestes qui ne me permettent pas de faire des missions chères ou à l’autre bout du monde, surtout si je souhaite en faire beaucoup. Je me contente pour le moment d’effectuer des missions relativement proches de chez moi, en France ou en Europe. Je privilégie, autant que possible, les missions gratuites ou peu chères. Pour cela, j’ai mes astuces. Je préfère être en contact direct avec les associations sans passer par des intermédiaires. Je n’hésite pas à contacter des associations qui n’ont pas de programme d’éco-volontariat à proprement parler mais dont les actions m’intéressent. Les centres de sauvegarde pour la faune sauvage accueillent souvent des volontaires gratuitement ou simplement contre une adhésion ou une participation à la nourriture et/ou au logement. Et quand des missions hors budget m’intéressent, je tente de négocier en proposant mes services et compétences en plus du travail de volontaire. Je peux également faire baisser le cout de certaines missions en proposant d’être autonome au niveau du logement et de la nourriture.

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> Sur ton blog on te voit parfois dans un van. Cette vie, parfois spartiate, n’est-elle pas difficile parfois ?
Non, elle ne l’est pas pour moi, c’est au contraire un pur bonheur. J’ai une philosophie de vie minimaliste et je suis un peu aventurière. Les voyages en solo, en stop, en camping sauvage, dans la nature c’est plutôt mon truc. Quand on a vécu plusieurs mois en tente une place, on apprécie tout particulièrement le luxe et le confort d’un van aménagé ! Le van c’est mon petit chez moi qui m’offre confort et liberté où que j’aille et c’est un mode de vie qui me convient parfaitement : ) C’est aussi un atout indéniable pour l’éco-volontariat car il me permet de faire des missions que je ne pourrais pas faire sans, par exemple lorsque le logement n’est pas pris en charge ou qu’il est payant. Mais il est vrai que la vie en van ne peut pas convenir à tout le monde.

> Quels sont tes prochains projets ?
J’ai beaucoup de mal à me projeter et je vis un peu au jour le jour. Je souhaite continuer à faire des missions autant que possible. J’aimerais pouvoir m’éloigner de l’Europe et commencer à faire des missions sur d’autres continents qui me permettraient de découvrir de nouvelles espèces et de nouveaux projets de conservation. A long terme, j’aimerais que mes différentes expériences me permettent de trouver un emploi dans le domaine de la conservation des espèces.
Du côté web, je compte continuer à partager mes missions à travers des articles et des vidéos sur mon blog et youtube mais je souhaite de plus en plus impliquer d’autres volontaires et créer une communauté afin de partager nos expériences respectives. C’est pourquoi je suis en train de travailler sur un nouveau projet de site où tout le monde pourra partager ses expériences d’écovolontariat.

> Autre chose à rajouter ?
L’éco-volontariat et, de manière plus générale, l’engagement pour la protection de la nature et des espèces, est à la porté de tous, quelque soit notre budget, notre formation ou notre disponibilité. J’en suis la preuve : )

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