Sur l’île de Malapascua aux Philippines, l’association People and the Sea, qui repose en partie sur l’éco-volontariat international, intègre son projet au coeur du développement local. Dernièrement, 200 personnes se sont mobilisées une journée pour nettoyer une plage. Plus qu’une action ponctuelle, cette journée est le résultat d’un travail en amont sur la problématique du traitement des déchets, sur cette petit île des Philippines.
« Près d’une tonne de déchets ont été ramassés », explique Axelle Jorcin, une française à l’origine de la création de People and the Sea.
La journée de ramassage des déchets s’est déroulée à l’occasion de l’International Coastal Clean Up day coordonnée par l’association Ocean Conservancy, qui chaque année en septembre, lance un appel à toutes les bonnes volontés pour une journée mondiale de nettoyage des plages.
People and the Sea a pour vocation de travailler avec toutes les communautés et acteurs de l’île : écoles, parents d’élèves, associations locales, représentants de la municipalité, clubs de plongée et autres business locaux, l’église et même les touristes ont été invités à participer à l’évènement. La problématique des déchets est en effet de la responsabilité de tous.
Cette mobilisation est le fruit d’un gros travail en amont mené par People and the Sea. « Nous avons mené une campagne de sensibilisation importante pour que les gens comprennent la problématique santé et environnementale liée à une surconsommation de plastiques et d’une mauvaise gestion des déchets en général », souligne Axelle.
Il n’existe actuellement aucun système de traitement des déchets produit par la population de l’île de Malapascua. Historiquement, les déchets étaient brûlés ou enterrés dans le sol. Aujourd’hui, si cette pratique tend à disparaître, l’évacuation des déchets reste problématique. Les habitants sont obligés de porter sur leur dos (il n’y a pas de voiture à Malapascua), toutes leurs poubelles dans d’énormes sacs pour ensuite les évacuer par bateau. Le bateau n’est pas toujours régulier, son passage dépend des conditions météo et de l’organisation du gouvernement local !
L’après nettoyage
Le Beach Clean Up est une façon de marquer les esprits et de sensibiliser la population sur un problème qui les touche de près.
Mais il faut également prévoir l’après nettoyage. Si aucun projet à long terme n’est mis en place pour trouver une solution, la plage redeviendra comme avant, jonchée de sacs en plastique, de canettes, de couches et de mégots. S’il est difficile de contrôler localement les déchets venus du large, il est possible de trouver des solutions locales intelligentes.
« L’un des axes d’action, souligne Axelle, est de montrer à la population qu’il existe un intérêt économique dans le développement d’une solution durable des déchets ».
Et pour cela, il est nécessaire de comprendre la chaîne de valeur des déchets. Le cycle des poubelles peut s’intégrer dans un modèle économique. Actuellement à Malapascua, un kilo de déchets en plastique vaut 6 pesos. 4 kgs de plastique ramassés équivalent à 500g de riz, en sachant qu’une famille consomme 3 kgs de riz en moyenne par jour. C’est suffisamment significatif pour une famille et une communauté. La chaîne de valeur devient tout de suit beaucoup plus intéressante.
« Nous pouvons imaginer que des familles se regroupent pour ramasser et stocker les poubelles recyclables afin de les vendre et d’en tirer plus de valeur. Nous sommes également en train d’étudier la possibilité d’acheter une déchiqueteuse pour pouvoir mieux vendre ou transformer ce plastique directement sur l’ile », continue Axelle Jorcin, qui par la même occasion tient à sensibiliser le voyageur sur son impact environnemental.
Nous avons, en Occident, l’habitude de produire beaucoup de déchets. Que nous ne voyons pas car il existe une infrastructure pour ramasser, trier et transformer les déchets. Dans les pays pauvres, il n’y a pas toujours l’infrastructure qui suit. Il est important d’avoir toujours cette information à l’esprit. Aussi il existe des petits gestes pour réduire votre empreinte. Axelle nous conseille de « refuser les pailles dans les boissons, les assiettes en plastique, les polystyrènes, et toute autre sorte de plastique. Attention également aux mégots, la mer n’est pas un cendrier ! »
People and the Sea propose des missions d’écovolontariat
>Les missions sont de 2 à 16 semaines, durant lesquelles vous participez à la collecte de données en plongée ainsi qu’aux différentes activités menées par People and the Sea. Elles sont ouvertes aux plongeurs et non plongeurs. Une formation intensive de plongée est comprise dans le prix. Formation donnée par des instructeurs (PADI). Il est également possible de valider un stage, l’association a de nombreux besoins – de la biologie marine aux sciences sociales et environnementales, en passant par la gestion.
Si vous ne souhaitez pas plonger, vous pouvez quand même partir ! Le tarif sera, dans ce, cas moins cher.
Si vous êtes intéressés pour partir comme écovolontaire avec People and The sea
protéger les récifs coralliens