Pierre, étudiant à l’école HEI – Hautes Etudes d’Ingénieur – a effectué son stage ingénieur avec Freepackers aux îles Fidji. Il a passé 12 semaines sur la mission environnement entre mai et juillet 2017 et partage avec nous son rapport de stage.
” Lorsque j’ai cherché un pays dans lequel effectuer ma mobilité à l’étranger, j’ai cherché une opportunité de vivre une immersion totale dans un environnement inconnu. Je ne m’étais jamais confronté à une telle situation durant ma scolarité. C’est notamment pour cette raison que j’ai choisi d’effectuer une mission humanitaire aux Fidji, un pays non francophone et très loin de la métropole française.
Les îles Fidji ont été touchées par le cyclone le plus violent jamais connu par l’archipel en février 2016. Avec son passage, bon nombre d’habitations ont été balayées, et des besoins de reconstruction sont apparus dès lors. L’ONG locale, déjà présente sur les lieux depuis 2009, fournit de l’aide à la communauté fidjienne, dans le Distrcit Dawasamu, regroupant des dizaines de villages.
Par l’intermédiaire de cette expérience, je voulais pouvoir agir de manière concrète dans un milieu qu’on ne voit habituellement qu’à travers un écran, et enrichir mes différentes compétences : techniques tout d’abord, en découvrant des manières de travailler spécifiques à ce pays, de travail également, en développant mon aptitude à travailler en équipe par exemple, ou linguistiques en perfectionnant mon anglais au quotidien.
L’utilisation de la langue anglaise constituait pourtant une appréhension avant le départ. En effet, bien qu’étant diplômé du First Certificate de Cambridge (niveau B2), je ne m’étais jamais immergé dans un environnement exclusivement anglophone pendant une si longue période.
Le stage, la culture
Les missions auxquelles j’ai participé sur place peuvent se classer en 2 catégories : le projet de reconstruction et le projet environnemental.
Dans le projet de reconstruction, j’ai participé à rebâtir des maisons détruites par le cyclone, ce qui impliquait l’approvisionnement en matériaux et le travail sur chantier, avec les autres volontaires et les fidjiens de Silana.
Le projet environnemental est très important car il sensibilise la population à propos de l’utilisation des ressources naturelles. Cela passe par des présentations interactives dans les villages au cours desquelles des conseils de comportement respectueux de l’environnement sont délivrés. Des échanges sont mis en place pour parler du tri des déchets, qui est un enjeu majeur pour cette île dont les principaux revenus sont liés au tourisme. Dans cette optique, de nombreux points de tri sélectif ont été bâtis dans chaque village du Dawasamu district.
Dans le village traditionnel de Silana, le mode de vie est extrêmement différent de celui auquel j’étais habitué en France. Les maisons sont faites en bois, parfois une partie en parpaings, également en tôles. Les meubles à l’intérieur des habitations sont quasi inexistants : un matelas, une ampoule, des tapis et parfois une étagère. L’accès à l’eau courante se fait la plupart du temps par l’extérieur, au niveau d’un robinet commun. L’ensemble des repas sont pris assis en tailleur sur le sol. J’ai réalisé que ce qui me paraissait au départ comme un manque de confort était en fait un mode de vie choisi. En effet, les Fidjiens ne voient pas d’intérêt de manger attablés, de s’encombrer de tables, de chaises et de meubles sans utilité. Ils n’ont absolument pas la même notion du confort que celle que nous pouvons avoir en France.
La population est extrêmement accueillante, chaque porte de maison nous était toujours ouverte. Cette communauté est extrêmement avenante, chacun se soucie de l’autre et a toujours une démarche positive. Les hommes sont souvent agriculteurs ou pêcheurs, tandis que les femmes sont institutrices ou mères au foyer.
Impact de cette expérience sur mon Projet Professionnel et Personnel
J’ai choisi le stage construction aux Fidji car ce projet avait clairement un lien avec mon PPP, dans l’optique de me diriger vers un métier de la construction. J’ai pu découvrir de nouvelles méthodes de travail au quotidien. J’ai pu participer concrètement à des projets de reconstruction suivant les techniques locales. Mon esprit d’équipe a été aiguisé grâce à cette expérience au cours de laquelle la communication a été essentielle. Cette expérience m’a donc conforté dans ma décision de me diriger vers le secteur de la construction, et m’a permis de prendre du recul sur la façon dont les choses sont faites en France, en ayant des éléments de comparaison avec les Fidji.
Je repars des Fidji avec la conviction que ce domaine des travaux est celui dans lequel je veux évoluer, et en sachant à présent qu’une hypothétique nouvelle expérience à l’étranger serait une formidable opportunité professionnelle. En effet, avant cette expérience, je ne me voyais pas exercer mon métier ailleurs qu’en France, notamment à cause de la barrière de la langue. Aujourd’hui je n’ai plus d’appréhension et serait très intéressé si une opportunité de travail à l’étranger se présentait au cours de ma carrière.”
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