Vous êtes de plus en plus nombreux à vous poser la question de votre impact carbone dans vos projets de voyage. Vous seriez tenté par une mission d’écovolontariat, mais vous hésitez à prendre l’avion. En effet, même si l’écovolontariat à un impact positif sur la biodiversité, le moyen de transport pour rejoindre la mission peut, quant à lui, avoir un impact carbone négatif. Faut-il pour autant renoncer à votre voyage solidaire pour la biodiversité ? Bien sûr que non ! Voici comment
Choisir une mission que vous pouvez rejoindre en train !
Si vous ne souhaitez pas prendre l’avion, choisissez une mission que vous pouvez rejoindre en train. Pour cela, il suffit de choisir un projet situé sur le même continent que le vôtre. Si vous habitez en France ou Europe, sachez qu’il existe de nombreux séjours vous permettant de vous engager sur le terrain. Eco-volontaire propose près de 30 missions en Europe. En voici quelques exemples :
France : participer à un stage dans un écolieu
Les écolieux en France sont des espaces dédiés à la permaculture, à la construction écologique et aux modes de vie autonomes. Ils accueillent des volontaires désireux d’apprendre et de contribuer à des projets écologiques. Ces stages offrent une immersion totale dans des pratiques respectueuses de l’environnement, favorisant l’échange de savoirs et le développement de compétences durables.
France : embarquer sur un voilier pour étudier les cétacés
Pour les passionnés de la mer, des associations proposent d’embarquer sur des voiliers le long de côtes françaises. Les écovolontaires participent au suivi des populations des dauphins et de la faune marine, contribuant ainsi à la recherche. Cette expérience allie aventure nautique et engagement environnemental.
Croatie : protéger l’ours brun
En Croatie, il existe un séjour en écovolontariat qui donne l’opportunité de s’engager pour la protection de l’ours brun. Les écovolontaires participent à des activités telles que la restauration de l’habitat naturel et la sensibilisation des communautés locales. Ces missions contribuent à la conservation d’une espèce emblématique et à la préservation de la biodiversité locale.
Portugal : s’engager auprès des loups
Le Portugal propose des voyages solidaires dédiées à la protection du loup ibérique. Les éco-voyageurs participent à des programmes de suivi, de recherche et de sensibilisation pour assurer une coexistence harmonieuse entre les loups et les populations humaines.
Le transport à la voile pour les longs trajets
Saviez-vous que des entreprises françaises relancent le transport des passagers à la voile ? Pour les destinations transatlantiques, le transport à la voile émerge comme une alternative écologique à l’avion. La coopérative Sailcoop et l’entreprise Neoline travaillent en partenariat sur la mise en service d’un cargo voilier destiné au transport de marchandises et de passagers. Sa première ligne transatlantique devrait ouvrir pour l’été 2025 !
La propulsion vélique version XXIe siècle
NEOLINE fait le choix de la propulsion vélique, en s’appuyant sur l’exploitation d’une énergie gratuite et propre associée à des technologies. Le mix énergétique permet de diviser par deux l’énergie nécessaire pour parcourir un mile nautique. Le recours à la propulsion mécanique et aux énergies conventionnelles sert à assurer une vitesse minimale commerciale, les manœuvres portuaires et l’électricité à bord. Le projet NEOLINE prévoit à terme de tendre vers un transport 0 émission. La coopérative Sailcoop, qui a déjà développé des lignes régulières à la voile vers les Glénans et la Corse, propose les inscriptions sur les premières traversées trans atlantiques du Néoline.
Voici les trajets transatlantiques prévus pour 2025
- St Nazaire > St Pierre et Miquelon
- St Nazaire > Baltimore (escale à St Pierre et Miquelon)
- Baltimore > St Nazaire (escale à St Pierre et Miquelon)
- St Pierre et Miquelon > St Nazaire
Il existe également l’entreprise : TOWT (TransOceanic Wind Transport) : Basée au Havre, cette entreprise française opère des voiliers cargos pour le transport de marchandises à travers l’Atlantique. Elle propose également des places pour des passagers souhaitant vivre une expérience de navigation transatlantique tout en minimisant leur impact environnemental.
Ces alternatives permettent de repenser le voyage longue distance en privilégiant des modes de transport respectueux de l’environnement. Elles offrent une expérience unique, alliant découverte, engagement et réduction de l’empreinte carbone. Avec le retour de la propulsion vélique, le trajet re deviendrai un voyage !
L’avion oui mais….
Il se peut cependant que la mission d’écovolontariat de vos rêves se trouve à l’autre bout du monde, et que vous n’ayez pas les moyens financiers de vous payer un transatlantique à la voile ! Ça se comprend.
Tout est relatif
Dans ce cas, tout est affaire de dosage ! Les séjours en écovolontariat ont un impact positif sur la biodiversité, mais prendre l’avion pour rejoindre le projet pourrait porter une ombre au tableau. Déjà, sachez que si vous vous engagez dans une mission de type régénération des sols et des écosystèmes, vous allez compenser une partie de votre empreinte carbone. Si à cela vous ajouter un programme de compensation carbone proposé aujourd’hui par la plupart des compagnies aériennes, la compensation du carbone émis dans l’atmosphère à cause du trajet en avion, sera encore plus importante.
Partir longtemps et en profiter !
Pensez également à la durée de votre séjour. Est-il raisonnable de partir aux antipodes pour une semaine ou deux ? Si vous prenez l’avion, essayez de vous engagez plus longtemps.
L’idéal est de pouvoir partir plusieurs mois, lors d’une année césure ou sabbatique, et d’intégrer votre séjour solidaire pour la biodiversité dans ce break de quelques mois !
Quatre fois l’avion dans une vie
Pour peser le pour et le contre sur la pertinence de prendre l’avion pour une mission d’écovolontariat cet élément peut vous aider : à ce jour, l’effondrement de la biodiversité est une catastrophe aujourd’hui considérée comme plus importante que la catastrophe climatique qui à elle seule met déjà l’humanité en danger. S’il ne faut prendre que 4 fois l’avion dans une vie, comme l’a déjà souligné Jean Marc Jancovici, eh bien partez longtemps et engagez-vous pour une mission d’écovolontariat ! Je vous invite à écouter cette interview de Jean Marc Jancovici, imaginant un ticket pour le tour du monde pour les jeunes, qu’ils soient riches ou pauvres !
Rêvons le voyage du futur !
Donc, oui il est possible de s’engager dans des séjours en écovolontariat sans prendre l’avion. L’alternative principale restant le train, il est plus facile de choisir une mission sur votre continent de résidence. Cependant, peu à peu le voyage du futur se dessine, avec ses nouvelles aspirations et le retour de la propulsion vélique. Le voyage de demain sera différent. Il ne s’agira pas tant de voyager dans le proche espace intergalactique, que de parcourir le monde lentement, à hauteur d’homme, sur un bateau, en train ou à dos de cheval et pourquoi pas en dirigeable. Alors rêvons le voyage du futur !