Après de nombreuses missions d’écovolontariat dans différents pays du monde, Stéphanie a créé l’association DROPS. Aujourd’hui, elle encadre des expéditions et donne la parole à ceux et celles qui oeuvrent pour la vie sauvage. Rencontre.
Cap sur l’Écovolontariat : racontez-nous l’histoire de DROPS et de son logo
Stéphanie : DROPS est née il y a trois ans. Graphiste freelance, j’effectuais, en parallèle de mon travail, des missions d’écovolontariat depuis une dizaine d’années. J’ai été écovolontaire dans différents sanctuaires pour la faune sauvage à travers le monde. A la suite de nombreuses rencontres, j’ai décidé de mettre en avant toutes celles et ceux qui œuvraient pour la protection de la vie sauvage et de la nature. J’ai alors décidé de créer un média pour faire parler de toutes ces actions. Le logo et le nom DROPS reprend cette idée de collectif pour la nature. Il représente une goutte et le slogan We are all drops signifie que même une seule goutte, une seule action, accumulée aux autres, représente une pluie de compétences. DROPS, s’est ensuite développé sous différents axes :
- Un média sur le net, où je mets en lumière divers actions pour la nature et la biodiversité,
- Des documentaires in situ pour mettre en avant des ONG sur le terrain,
- Des expéditions à but de conservation de la biodiversité
Dans quelle mesure l’écovolontariat a-t-il été déterminant dans vos choix professionnels ?
L’écovolontariat a été le déclencheur pour la création de mon association. J’ai réalisé l’importance de ces sanctuaires et centres de réhabilitation qui font un travail admirable sur le terrain. Ma première mission en écovolontariat a eu lieu dans un centre scientifique à Bornéo. Peu après, je suis partie en Thaïlande, dans un refuge pour éléphants. Dès que je pouvais, je repartais en mission. Je mettais la totalité de mes revenus de mon job de graphiste dans les missions d’écovolontariat. J’évoquais même à mes clients, le fait qu’un pourcentage des revenus que je gagnais était reversé dans ces missions d’écovolontariat. Ils avaient ainsi l’impression de participer eux aussi à un projet utile.
Quelles sont les principales missions de DROPS ?
Les principales missions de DROPS sont, premièrement de mettre en avant toutes celles et ceux qui se battent pour la nature et la biodiversité sous la forme d’un média en ligne. Deuxièmement, l’association réalise des documentaires in situ à la demande d’ONG, de sanctuaires ou autre. Ces mini reportages sont montrés sur la page et le site de DROPS. Enfin, je crée et accompagne des expéditions. Ces expéditions sont des séjours éco participatifs et de sciences participatives. Dans ce derniers cas, il sont encadrés par des scientifiques. Les séjours en sciences participatives sont organisés en collaboration avec Objectif Sciences international.
Création de l’Expédition Bonobo
J’ai créé avec eux l’Expédition Bonobo, qui repart pour sa troisième année en 2024. Cette mission a vu le jour à la suite d’une demande de l’ONG locale M’Bou Mon Tour, qui a contacté DROPS, pour réaliser un mini documentaire et faire un repérage pour de potentiels séjours éco participatifs. L’objectif de ces séjours était d’apporter une aide au projet de conservation du bonobo, une espèce endémique et menacée. J’ai donc proposé à Objectif Sciences International le projet, pour voir s’ils étaient intéressés. Et là, bingo ! L’expédition scientifique Bonobo à vu le jour en 2022 ! Un autre séjour, orienté plus éco participatif, est en projet directement avec Drops.
Vous encadrez, avec un primatologue, ces expéditions scientifiques au Congo pour l’étude du Bonobo. En quoi consiste ce type de voyage scientifique ?
L’Expédition Bonobo est un séjour en sciences participatives qui consiste à suivre, sur le terrain, un scientifique. Vous appliquez un protocole précis pour récolter des données dans le cadre du projet de conservation et de protection du bonobo. Dans ce type de voyage, le participant n’est pas simplement observateur. Il est acteur, il apprend à utiliser un protocole scientifique, à se servir d’outils en fonction des missions. Il applique sur le terrain ce qu’il a appris. Les données, récoltées sur le terrain lors de ces expéditions, sont répertoriées d’année en année.
En collaboration avec une ONG locale
Nous travaillons conjointement avec l’ONG locale qui fait déjà un travail admirable avec leur programme de forêts communautaire dans la région de Bolobo au nord de Kinshasa. Depuis que ce programme de forêts communautaire existe, le braconnage a fortement diminué. Notre venue est également très attendue par la population locale et les chefs des villages car, à chaque fois, il y a un apport financier pour les villages. La population a ainsi compris qu’un bonobo vivant valait plus qu’un bonobo mort.
Que conseilleriez-vous aux personnes qui voudraient vivre cette aventure ?
Déjà je leur dirai de prendre conscience que c’est 15 jours dans sa vie où l’on va être hors de sa zone de confort. En effet, ce ne sont pas des vacances mais bien une expédition avec tous ses aléas. Aussi, il faut être très adaptable, et bien sûr en bonne forme physique. Ces expéditions sont ouvertes à tous à partir de 16 ans (accompagné). Je leur dirai également de profiter au maximum de ce qu’ils vont vivre, de ce qu’ils vont ressentir, de ce qu’ils vont voir, car c’est une chance unique de côtoyer une espèce endémique, menacée d’extinction.
Quel sont les projets de DROPS ?
Les projets de DROPS sont toujours tournés vers les expéditions et la recherche de fonds. Pourquoi ne pas créer un DROPS expédition plus large qui toucherait un public plus grand avec des voyages éco participatifs variés ? Je reviens du Sri Lanka pour une ONG locale, et je suis en train de voir si une expédition au Sri Lanka ne pourrait pas être créée avec cette ONG qui fait un travail magnifique sur la protection des éléphants et des léopards. A suivre…